polyterWheat البوليتر - LE POLYTER – UNE INVENTION POUR FAIRE REVERDIR LES DÉSERTS

LE POLYTER – UNE INVENTION POUR FAIRE REVERDIR LES DÉSERTS

Un horticulteur, Philippe Ouaki Di Giomo, a mis au point un rétenteur d’eau de grande capacité,

le Polyter, à base de polymères de cellulose totalement dégradables, capable de recréer dans des sols stériles une sous-couche fertile en trois ans.

Au départ, ça se présente comme des sortes de petits cristaux translucides. Arrosez-les, ils accueilleront jusqu’à cinq cents fois leur masse en eau et la conserveront dans leurs filets de cellulose, quasiment sous tous les climats et à toutes les profondeurs de sol.

Quelques grammes de ce produit, semés en même temps que la graine ou que le plant, vous permettront d’économiser d’énormes quantités d’eau, vous le comprenez bien, en particulier dans les zones arides. En associant cet hydrorétenteur-fertilisant à une irrigation au goutte-à-goutte, à la limite, on pourrait ne plus perdre un seul gramme d’H20 !», déclare Philippe Ouaki Di Giorno dans le magazine «Nouvelles Clés» (n° 30, été 2001 ).

Le Polyter entre en osmose avec les racines des plantes. L’eau, au lieu de s’infiltrer de plus en pl us profondément dans le sol, le gonfle, et il forme rapidement avec les racines qui viennent littéralement s’y greffer une sous-couche de terre d’une exceptionnelle fertilité. Le « stress hydrique » de la plante disparaît et avec lui de nombreuses conséquences dramatiques dues au manque d’eau.

Une technique non polluante contre la sécheresse

Après dix ans d’expériences sous toutes les latitudes, du Burkina-Faso au Japon, de l’Egypte à la Norvège, du Maroc à l’Amérique et à la France, où le Polyter a été mis en œuvre dans les jardins du Sénat, cette invention a fait ses preuves. « Notre dernière opération sur la culture des haricots verts au Sénégal a fait passer la production de neuf à quinze tonnes à l’hectare, et ce, en ne mettant que deux grammes d’hydrorétenteur-fertilisant par paquet de haricots verts … En France, les recherches les plus intéressantes ont été menées dans les sables des Landes, en particulier sur la dune du Pilat, où nous avons réussi à reboiser une zone considérée comme impossible », rappelle Philippe Ouaki Di Giorno. « Nous avons les moyens techniques de résoudre même les problèmes d’eau du Kazakhstan, dont on sait que les champs de coton ont pompé tant d’eau que la mer d’Aral s’est asséchée ! En trois ans de stimulation racinaire sur des acacias, nous pouvons créer des micro climats, arrêter l’avancée du sable, freiner celle du vent. Les écoles d’agronomie enseignent qu’en dessous de 100 millimètres d’eau de pluie par an, rien ne peut pousser. C’est faux. Si vous stockez l’essentiel de cette eau en sous-sol, grâce à des injections d’hydrorétenteur-fertilisant, ce sera comme s’il avait plu 300 à 500 millimètres ! Je pense qu’à long terme, nous pourrions faire reverdir le Sahara.»

Cette technique complète de fort belle manière les écotechnologies qui devraient servir les projets généreux d’harmonisation économique mondiale. Et du même coup, en faisant reverdir les déserts d’Afrique, d’Australie, de Mongolie et d’Amérique, de redonner de l’oxygène à une planète qui en a cruellement besoin.

L’économie contre l’humanitaire

Pour l’heure, l’inventeur du Polyter n’a pas trouvé les moyens financiers de développer la filière industrielle nécessaire à la commercialisation généralisée de son produit. Quelques grands groupes ont tenté de lui racheter son brevet, mais voyant qu’ils étaient plus intéressés par le profit que par l’humanitaire et l’écologie, Philippe Ouaki Di Giorno a refusé de donner suite. «Mon refus a plusieurs fois failli me coûter la vie. Une année, j’ai même dû prendre des gardes du corps … Je dois dire, hélas, que ce scénario est le même au Sud comme à l’Ouest. Espionnage industriel, arrogance, mensonge et compagnie … Je m’oppose à cette logique géo-industrielle qui fait que les pays du Nord continuent à s’enrichir et que les pays du Sud s’appauvrissent. » , ajoute-t-il. Que faire, face à ce barrage systématique contre des inventions écologiques indispensables au développement harmonieux de l’humanité sur tous les continents ? Que pouvons-nous faire, sinon nous regrouper pour exiger des pouvoirs publics qu’ils mettent en œuvre une réelle politique d’écodéveloppement ?

Pour une mondialisation humaine

Bien des chercheurs indépendants font des découvertes majeures qui ne sont pas commercialisées parce qu’ils ne veulent pas que leur invention soit accaparée par les multinationales de l’agroalimentaire. Voici une dizaine d’années, Philippe Desbrosses, dans son livre Le Krach alimentaire, rappelait qu’un paysan n’est pas libre d’utiliser ses propres semences pour ses cultures. Il doit se fournir en graines hybrides à la coopérative et acquérir les engrais correspondants qui lui permettront d’atteindre les rendements imposés par les règles économiques.

Rien n’a été fait pour y remédier, car libérer le «marché» des graines et semences, par exemple, ce serait, pour les macro-économistes et les dirigeants des multinationales productrices de semences, renoncer aux prodigieux profits des «graines brevetées».

Bien au contraire, les responsables politiques refusent de déclarer les OGM « potentiellement dangereux pour la santé», et il a fallu les luttes des militants de l’agriculture biologique et de l’agriculture raisonnée pour qu’ils signifient à la société Monsanto de ne pas produire ses OGM munis du gène «Terminator», qui devait rendre impossible I’ autoreproduction de la plante afin de rendre les agriculteurs et les éleveurs dépendants de la firme productrice. À terme, cette invention menaçait la liberté de vivre de tous les êtres sur cette planète, végétaux, animaux et humains.

A l’évidence, le monde n’est pas prêt à recevoir des inventions généreuses et à favoriser- les échanges équitables. En attendant, les responsables politiques font semblant d’être à l’écoute des «contestations» et les grandes sociétés s’enrichissent avec des produits dépassés et polluants tout en s’efforçant de rattraper leur retard sur ces inventeurs géniaux, prêts à donner leur invention plutôt que de la voir achetée et confisquée par les monopoles mondiaux de l’agroalimentaire.